Dylan, Hugo et les messages du vent

chronique24

« Tante Gaby » est ma marraine, soeur cadette et survivante de ma mère elle vit en maison de retraite à Rennes.
Avec Ange nous sommes venus lui faire une visite, mon fils a joué et chanté « Blowin’ in the wind ». Gaby était émue, enchantée, et les vents désormais habituels qui soufflent dans sa tête formant des tourbillons de paroles que l’on ne comprend plus, se sont tus durant la chanson. Ange dit que c’est ainsi, que la vieillesse ressemble à l’enfance et que la cohérence des mots est moins utile pour expliquer son propre monde. D’ailleurs a-t-il ajouté, Victor Hugo prétendait que l’on ne devrait pas dire que les gens meurent, mais qu’ils naissent…
En rentrant vers la Mayenne, c’est probablement le fermier qui a jeté la ficelle servant à clore le passage du troupeau à l’heure de la traite. Je pense à Ange qui se serait une nouvelle fois indigné de ce qu’il désigne comme l’exploitation par l’homme de la nature et des animaux et aurait rappelé qu’il faut y mettre fin.
La ficelle agricole en polypropylène, dite ficelle de lieuse, est tombée de la main dans une calligraphie brouillonne et insensée, sauf pour dire peut-être : « Vois comme je suis étrange ! « .
Ce n’est sûrement pas le vent, il n’y en a pas eu aujourd’hui.

PS / Attention, Ange n’est pas un « folk songer », pour découvrir sa dernière vidéo : https://youtu.be/ll30uACwLf0